Les tribulations d'un Rominet sur le web

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Il est encore trop tôt pour avoir une véritable opinion sur Guild Wars 2. Du coup, je m'en vais parler aujourd'hui d'un jeu de plateau que j'aime beaucoup, primé à de nombreux salons et considéré régulièrement comme l'un des meilleurs de ces dernières anneés, et auquel j'ai rejoué récemment. Il s'agit du bien-nommé Puerto Rico.

Globalement, il s'agit d'un jeu de développement. Chaque joueur doit gérer sa petite "entreprise", créer des champs, construire des batiments, produire des ressources, et les envoyer à la métropole pour obtenir des points de victoire. C'est un système de jeu à la mode, entre Citadelle et Ticket To Ride (deux parmi les innombrables exemples), le principe est d'être le plus rapide ou le plus efficace, l'interaction entre les joueurs étant souvent relativement indirect.

Le principe du jeu est le suivant. Il existe 6 phases de jeu : création des champs (via la pioche d'une petite carte indiquant le type de ressources du champ), construction d'un batîment (en échange de sousous), obtention de la main d'oeuvre (placer des jetons sur chaque champ et batiment pour les activer), production des ressources (pour chaque champ et batiment activé), vente des marchandises pour récupérer des sous (pour construire des batîments), envoi de marchandises à la métropole pour gagner des points de victoire (que l'on accumule jusqu'à la fin de la partie). Jusque là, c'est relativement classique.

Le truc rigolo, c'est que ces 6 phases ne sont pas gérées l'une après l'autre en série, mais c'est chaque joueur, l'un après l'autre, qui choisit quelle phase jouer. Le joueur qui choisit ayant un bonus sur cette phase. Par ailleurs, les phases non choisies accumulent des sous de façon à donner une incitation pour que toutes les phases soient jouées régulièrement. Cette méthode, qui rappelle vaguement Citadelle, est la clé de voute du jeu.

La deuxième clé de voute, c'est toutes les petites règles qui viennent s'ajouter à chacune des phases qui rendent le jeu plus complexe, mais aussi très stratégique : le marchand ne peut acheter qu'une seule marchandise de chaque type (le premier arrivé, le premier servi), les 3 bateaux ne peuvent embarquer qu'un seul type de marchandise (c'est l'envers du marchand), les marchandises sont supprimées si elles ne peuvent pas être envoyé à la métropole, etc. Un peu compliqué à assimiler au départ, toutes ces règles sont primordiales pour avoir un jeu vraiment équilibré. Heureusement, la règle du jeu est très bien foutu et donne de nombreux exemples.

En revanche, il y a un élément un peu embêtant : il y a une bonne vingtaine de batiments différents que l'on peut construire, chacun fournissant des avantages spécifiques et il est indispensable de bien les connaître pour savoir lequel acheter au bon moment. Cette façon de faire avantage grandement les joueurs plus expérimentés, les joueurs débutants ayant bien du mal à assimiler d'un seul coup la vingtaine de caractéristique de chaque batîment. Du coup, il est préférable de jouer avec des joueurs de même niveau, sous peine de dégouter assez rapidement les débutants.

En conclusion, ce qui m'attire particulièrement dans ce jeu, c'est l'absence de randomisation. Il n'y a pas de dés, il y a très peu de cartes à piocher. Les seules cartes à piocher sont les cartes de champs au départ qui définissent les ressources obtenues, et encore, ce n'est pas un piochage aléatoire, mais une carte à choisir parmi N. Le reste du jeu est entièrement et complètement déterministe, basé sur les choix des joueurs. Et pourtant, c'est incroyable les quantités de stratégie différente que les joueurs peuvent choisir. En bref, c'est un jeu extrêmement stratégique et laissant peu de place au hasard.

Bref, c'est pas pour rien que le jeu est régulièrement primé. Un jeu à avoir dans sa bibliothèque.