Mots-clés : drm, major, pacal negre
Pascal Nègre, le président d'Universal Music France, la plus grosse major de l'industrie musicale en France vient de donner un interview lors du midem de Cannes.
L'interview est maintenant décortiqué dans le journal 20 Minutes d'hier et dans la blogosphère française via PC Inpact et Ratiatum. Allons-y gaiement.
Au moment, le monsieur est très clair. D'après lui, les DRMs, c'est pas un problème. Il faut arrêter avec cette histoire. Le mec qui achète une PlayStation ne va pas acheter des jeux Nintendo. C'est la même chose pour la musique. Et paf dans les dents. Et de récidiver quelques minutes plus tard : Je ne sais pas si vous avez une voiture, mais si vous avez une voiture, elle roule soit à l'essence, soit au gazole, eh bien votre moteur n'est pas interopérable. Vous pouvez pas mettre du gazole dans un moteur à essence.
Remarque, pour les jeux-vidéos, il n'a pas complètement tort. Si tous les jeux pouvaient sortir sur tous les formats, ce serait beaucoup mieux. La bonne solution n'est pas de fermer la musique mais au contraire d'ouvrir l'interopérabilité des jeux-vidéos :) Cela dit, il y a tout de même beaucoup de contraintes techniques qui font que c'est plus difficile de faire un jeu multi-plateforme. Les jeux multi-plateforme ne sont généralement pas les plus réussis (car limité par la puissance de la plus petite machine, pas d'utilisation des gadgets spécifiques de chacune d'entre elles...). Par ailleurs, les deals entre constructeur et développeur pour avoir l'exclusivité de quelques jeux est une pratique exécrable qui, bien que tolérée, n'en est pas moins contraire aux intérêts des consommateurs. Je ne vois pas l'intérêt de reproduire cette pratique dans la musique.
Et pour son analogie avec un moteur de voiture, là c'est n'importe quoi... Comparer un album musical avec un moteur, ça fait froid dans le dos de la part du patron d'Universal de voir comment il considère les artistes... En plus, l'analogie ne veut rienn dire. Compare-t-il le type de moteur aux artistes, ou aux majors, ou aux distributeurs ?
Bon, à part ces quelques divagations exécrables, il dit tout de mêmes quelques trucs sensés. Le vrai problème de fond, il est que tant qu'on a pas une vraie bataille des pouvoirs publics sur le fait que, bah si quelqu'un a le choix entre un titre gratuit et un titre payant, il va plutôt choisir le titre gratuit. Tant qu'on n'aura pas un combat sérieux contre la piraterie, effectivement, la France souffrira. Là, je suis assez d'accord. Le problème ne vient pas tant des DRMs que de la concurrence du tout-gratuit (attention, j'ai pas dit pirate moi). Au lieu de vouloir à tout prix empêcher le tout-gratuit, il ferait mieux de penser à un autre business modèle. le monde évolue et les majors devront également évoluer ou crever misérablement...
En même temps, ils se sont fait tellement d'ennemis en quelques années que absolument personne ne les pleurera. Y a qu'à voir les réactions sur les forums lors de l'annonce des résultats désastreux de 2006 : Ouais ! Cool ! Vite vite, qu'ils crèvent définitivement ! Ho joie ! Moins de brouzouf pour ces conna... ! Bien fait pour eux !, etc...